mercredi 26 janvier 2011

Un marchand mi-français mi-chinois...

Interview avec un marchand de tableaux tiraillé entre Paris et Pékin…

Bonjour Monsieur GACHIS et merci de nous accorder une interview.

-         Margaux En tant qu’acteur du marché de l’art, comment analysez-vous le fait que dans le dernier rapport annuel d’ArtPrice sur les résultats de ventes aux enchères dans le monde, 180/500 des artistes les plus chers en 2010 soient chinois ?

Gachis : Oui, ce rapport fait froid dans le dos, on peut le dire !
Il n’y a pas de réponse simple à ce constat. Dans le marché, il y a deux positionnements de la part des acheteurs. D’abord, il y a eu et ça continue encore une bulle spéculative, qui gonfle qui gonfle… Et de l’autre, il y a un intérêt énorme pour la culture par les chinois du à leur ouverture au monde etc…

-      MDoit-on avoir peur de cette vague écrasante des chinois ou au contraire en profiter ?

G : Nous ne les arrêterons pas alors il vaut mieux pour nous être « ami » avec eux.
Plus sérieusement,  il faut aller dans leur sens, s'ils ont soif de culture, alors nourrissons-les… Même si, ayant beaucoup voyagé en Chine je ne suis pas certain que ce soit eux qui doivent apprendre de nous mais plutôt l’inverse.

-        MAprès 40 ans dans le marché de l’art, est ce que le sens du marché à changé ? Et comment ?

G : Le marché a considérablement changé, puisque aujourd’hui en un clic vous avez tous les résultats d’une vente qui vient de se dérouler à l’autre bout du monde.
La globalisation et internet ont complétement bouleversé le marché. Et tous les acteurs qui le compose ont totalement changé de méthode de travail ou ils ont été éliminé au fil du temps.
Le travail d’un marchand, d’un expert ou d’un galeriste ne sera jamais plus comme avant ces quelques décennies passées.


-         MQuelles doivent être les relations entre le marchand d’art et un artiste ?

G : Tout d’abord, les relations doivent toujours rester professionnelles ! C’est ma règle d’or !
Sinon l’objectivité du regard du marchand est totalement rompu !
Et, le marchand doit être un pilier pour l’artiste, il doit pouvoir compter sur lui comme soutien tout au long de sa carrière.

Mr Gachis à la Fondation Ullens (Beijing)
Margaux

Entretien avec un community manager

Dans le cadre de nos interviews de professionnels de l'art et de la culture, j'ai rencontré Walter F., community manager pour le site d'un grand groupe italien.




Romain : Comment es-tu devenu community manager et concrètement en quoi cela consiste-t-il ?

Walter F. : Disons que j’ai toujours aimé internet. J’ai commencé en ayant des blogs qui ont tenu le temps qu’ils ont tenu, au grès de mes envies et passions du moment. En fait c’est comme ça que petit à petit je suis rentré dans ce monde là. Évidemment l’arrivée de Facebook a ensuite été une explosion puisque c’est avec les réseaux sociaux qu’est véritablement née la profession de community manager.

Après pour te répondre j’ai une formation qui a priori ne me destinait pas particulièrement à ce type de métier puisque j’ai l'équivalent de ce qui serait pour chez vous un bac littéraire. En fait ma pratique du web ne vient pas d’une formation, comme beaucoup de CM je suis un autodidacte, même si suite à la demande de plus en plus croissante des entreprises ce métier tend à se professionnaliser.

Concrètement être CM ça veut dire faire connaitre le site pour lequel tu travailles. Créer du buzz, faire parler de lui (en bien tant qu’à faire) et donc générer du trafic.
Au quotidien cela signifie s’occuper des pages et profils Facebook de la marque : les mettre à jour, fédérer une communauté autour de ceux-ci, répondre aux commentaires, éventuellement rentrer en contact avec d’autres internautes afin d’aboutir à des collaborations ponctuelles…Également des comptes Twitter, Youtube, Dailymotion etc..
Ensuite le travail passe beaucoup par les forums de discussion. Quant au site lui-même, je suis chargé de répondre aux messages envoyés par les internautes lorsqu’ils ont des questions, des interrogations voire des plaintes. 

R. : Véritablement est-ce utile pour une marque d’avoir un CM ?

W.F. : Oui complétement et ça le sera de plus en plus. Pour une marque qui se lance cela permet déjà de se faire connaitre et pour les autres le community manager est celui qui prend la température du web si on peut dire ainsi.
C’est par le CM que la marque saura qu’elle est son image sur le net, ce qu’en pensent les gens. C’est lui qui devra justifier de certaines positions de celle-ci ou non. Le CM est donc très utile en ce sens.
Ensuite sachant que la plupart des marques et entreprises s'adjoignent les services de community managers, il est difficile pour les autres de rester en marge du phénomène.

R. : Quelles sont les qualités indispensables d’un bon CM ?

W. F. : Déjà avant tout il faut avoir une connaissance assez pointue du web, des réseaux sociaux et de leur mode de fonctionnement. Plus que la connaissance d’ailleurs il faut une véritable passion pour ce monde car cela demande beaucoup de temps et de patience au quotidien.  Et c’est un métier plus compliqué qu’il n’y parait, certains croient qu’il suffit de savoir poster trois liens sur Facebook pour se dire CM…

Ensuite je ne te cacherai pas qu'il faut également d'excellentes qualités rédactionnelles (au final je ne regrette pas mes études littéraires). Une marque ne peut en effet se permettre d'avoir un CM qui ne sait pas aligner trois mots correctement et qui fait des fautes d'orthographe toutes les deux lignes ! Pour l'image ça serait assez déplorable.
La maitrise d'une ou plusieurs langues étrangères peut également s'avérer un atout. Cela dit tout dépend où l'on travaille, s'il s'agit d'une entreprise internationale il y a des chances pour que l'on soit amené à échanger avec des internautes étrangers.

Romain

TEFAF

18 mars '11 - 27 mars '11

La foire d'art et d'antiquités la plus influente de par le monde.


La TEFAF, la foire d'art et d'antiquités la plus influente dans le monde, elle a rassemblé en 2010 un nombre record de 260 exposants issus de 17 pays différents.
La 24e édition se déroulera du 18 au 27 mars 2011. La TEFAF (The European Fine Art Fair) renforce d'année en année sa réputation en termes de qualité, grâce à ses exposants qui proposeront les plus belles pièces d'art et d'antiquité, toutes minutieusement évaluées par des équipes d'experts.
Des œuvres d'art incomparables
. Les exposants de la TEFAF présenteront 30000 œuvres d'art et antiquités, regroupant peintures, dessins, estampes, sculptures, meubles, antiquités classiques, manuscrits enluminés, joaillerie, textiles, porcelaine, verrerie, argenterie, créations de design et autres œuvres d'art. Toutes les époques, depuis l'antiquité classique jusqu'au 21e siècle, seront représentées.



C’est un événement mondial cette foire, c’est un lieux magique on l’on y voit les plus belle merveille que l’homme à crée. Il réunit tous les amoureux de la création  artistique. Il y en a pour tout les goûts et toute les époques. Les marchands , les antiquaires, les collectionneurs s’y retrouvent. Il y a une net augmentation, soit une augmentation de 7% – 4 000 visiteurs de plus .
Le plus important Salon d’antiquaire du monde, il y a une quantité d’œuvres admirables du XXe siècle, des Léger, des Braque, des Picasso à ne plus savoir qu’en faire. Rien que pour cette partie plus moderne, la foire mériterait le déplacement. Maastricht, c'est tout l'art du monde, avec 30 000 pièces environ, de l'Antiquité à nos jours .

Le visiteur est tout d'abord accueilli par des murs de roses à l'entrée de la foire, dans un large couloir menant à la salle d'exposition qui ressemble à un véritable musée. Étourdi par cette profusion d'odeur et d'objets, on ne sait où regarder et il est difficile de faire un inventaire des œuvres les plus marquantes . On trouve de grands noms, des pièces uniques, ou des œuvres rares qui créent la surprise et l'admiration du public.
Cette foire est un spectacle à voir, elle rassemble tous les gens du monde entier.


Pour aller à Maastricht pas de train direct de Paris. On passe donc par Liège et on découvre la magnifique gare dessinée par l’architecte espagnol très lyrique Calatrava. Excellente entrée en matière.

La foire de Maastricht, c’est d’abord un lieu de démonstration de la puissance de production. Il y a partout des roses, la Hollande est est le premier producteur.
Ce premier salon était alors exclusivement consacré à la peinture ancienne. Petit à petit la foire s'agrandit, de nouveaux exposants arrivèrent, et Maastricht gagna en prestige. De nos jours, elle fait partie des plus importantes foires d’art du monde.
Évidemment, Maastricht est le royaume des natures mortes hollandaises, mais pas seulement. Cette année, la foire, riche de ses 215 exposants triés sur le volet, renforce son département art contemporain avec la présence de plusieurs mastodontes du marché.Aux Pays-Bas, Maastricht est quasi devenue une cause nationale et les grands musées offrent aussi de la documentation sur ce Salon très haut de gamme. Le défi à relever est important pour la concurrente française, la Biennale des antiquaires, qui ouvrira ses portes le 15 septembre sous les élégantes armatures métalliques du Grand Palais.


Pour l’année 2009, tous les regards seront tournés vers 2 pièces exceptionnelles exposées par la galerie Simon Dickinson:

Un panneau de Sandro Botticelli «La Madone et l'Enfant avec le jeune Saint-Jean» ayant appartenu à la collection Rockefeller proposé au prix de 11,1 millions d'euros.

Botticelli : "La Madone à l'enfant et le petit Saint-Jean" (entre 1493-1495)

Une huile de Gauguin « Deux femmes » réalisée en 1902 (un an avant la mort de l'artiste). Cette pièce maîtresse sera mise à prix pour une somme avoisinant 18 millions d'euros.

Gauguin : "Deux femmes" (1902)

C’est une foire qu’il faut avoir vu dans sa vie, juste pour le bonheur des yeux et de ce lieux extraordinaire.
 
Antonia.

Jusqu'au 30 janvier exposition Basquiat au Musée d'Art Moderne de Paris

Voilà une belle rétrospective de l’exposition de l’arstiste new-yorkais.

Affiche de l'exposition parisienne

 C'est la première fois qu'à Paris une grande exposition est consacrée à Jean-Michel Basquiat, artiste d'origine portoricaine et haïtienne, né en 1960 à Brooklyn et mort en 1988 d'une overdose.
Il faut revenir là où il commence sa carrière artistique en 1977 dans la rue, où il signe ses graffitis du sigle SAMO (pour Same old shit, toujours la même merde), accompagnés d'une couronne !



Sa peinture passe ensuite de la rue au tableau et Basquiat s'intègre rapidement à la scène artistique new-yorkaise, où il rencontre Andy Warhol, Julian Schnabel, Francisco Clemente et devient une vedette de la nouvelle peinture néo-expressionniste.

Son univers est plein de couleurs et de graphisme. Il brûle sa vie, habité par la révolte et la mort.

L'ascension de Jean-Michel Basquiat sur la scène artistique internationale est fulgurante: en 1982, il participe à la Documenta 7 de Kassel. L'année suivante il expose à la Biennale du Whitney Museum of American Art à New York.

Quand il meurt à 27 ans, il est reconnu en Europe comme aux États-Unis. Aujourd'hui, ses œuvres se vendent pour des millions de dollars.



La rétrospective du Musée d'art moderne composée d'une centaine d'oeuvres (peintures, dessins, objets) reconstituait le parcours de la courte carrière artistique de Jean-Michel Basquiat.

Elle était co-organisée avec la Fondation Beyeler de Bâle.


L’exposition à Paris a suscité un réel engouement du public pour cet artiste. En plus de cette rétrospective,  un documentaire sur la vie et l’œuvre de Jean-Michel Basquiat est sorti au cinéma.

Affiche du film "Basquiat" (sorti le 13 octobre 2010)

Le public ne s’est pas découragé même sous la pluie. Ils étaient là, les fans de Basquiat. Ils ont pu enfin découvrir cet artiste américain à Paris. Il faut se dépêcher, il ne reste plus que quelque jours avant la fin de l’exposition.


Les tarifs :


Prévente Adulte : 12,70 €
Tarif réduit Chômeurs, Familles Nombreuses, Séniors : 9,70 €
Tarif réduit Jeune : 7,20 € (personnes âgées de 14 à 26 ans)
Entrée gratuite : moins de 14 ans, personnes handicapées et accompagnateurs.

Horaires de visite :

Tous les jours de 10h00 à 18h00 et prolongation nocturne jusqu’à 22h00 les jeudis.
Le billet daté permet d’entrer à la Pinacothèque dans l’heure qui suit. Le temps de visite est ensuite libre.


Figure de proue du mouvement underground qui fit connaître au grand public le graffiti proche d'Andy Warhol, avait fait de la lutte contre la ségrégation et la discrimination son cheval de bataille. On peut le ressentir à travers ses toiles. On peut voir dans ses œuvres la violence , la colère et l’énergie.
Ses personnage sont souvent issus de la mythologie vaudou et d'histoires bibliques.
Dans sa peinture il y a une force, un vitesse et une sensibilité hors du commun. Quand on ressort de cet exposition on est dynamité.


Basquiat : "Slave Auction" (1982)

Commissaire général de l’exposition : Fabrice Hergott.


Antonia.

Le retour d'un chef-d'oeuvre



Les Trois Grâces de Lucas Cranach

Grâce à la générosité de plus de 5 000 donateurs et aux crédits d'acquisition du musée du Louvre, la France empêche la sortie d'un véritable chef d'œuvre de Lucas Cranach Les Trois Grâces. L'appel aux dons lancé par le musée le 13 novembre dernier par le biais d'un site internet crée spécialement pour cette opération, a rencontré un tel succès que la somme nécessaire à l'acquisition du tableau fut réunie plus d'un mois avant la date prévue !


Site internet lancé par le Louvre pour Les Trois Grâces


Le procédé n'est cependant pas complétement inédit puisqu'en 1988, le Louvre avait déjà lancé une opération similaire afin d'acquérir le Saint-Thomas à la pique de Georges de la Tour mais cela n'avait pas pris une telle ampleur car c'était bien avant l'avènement d'internet et  sa rapidité de communication !


Saint-Thomas à la pique


A présent, il ne reste plus qu'à attendre quelques mois avant de pouvoir aller admirer l'oeuvre au Louvre.


Lucas Cranach (1472 – 1553) est un peintre graveur de la Renaissance allemande. Au début du XVIe siècle il voyage beaucoup et s’installe à Vienne au sein de milieux intellectuels humanistes qui marquent profondément sa carrière. Durant cette période il peint des tableaux d’inspiration religieuse. Son style se rapproche de celui de Dürer et se caractérise par des paysages agités, symboliques, détaillés, énigmatiques et mélancoliques.
En 1505 il s’installe à Wittenberg, en Allemagne et devient le peintre officiel de la cour de l’électeur de Saxe. A ce moment là, son activité commence à changer et son style viennois évolue vers le maniérisme (les paysages perdent leur importance vis-à-vis des figures valorisées). Ce changement, d’après certains historiens d’art, est la décadence de l’artiste. Or, les autres considèrent cette période comme aussi importante que celle de Vienne même si très différente.
Cranach s’intéresse à l’Antiquité et aux artistes nordiques et italiens de la Renaissance. En étant au carrefour des cultures il crée une figure féminine stylisée sur les canons anticlassiques, mélangeant le gothique, le maniérisme et le classique.


Le sujet du tableau que Louvre va acquérir vient de la mythologie gréco-romaine. Les trois Grâces considérées comme les filles de Zeus ou d’Hélios symbolisent la générosité d’amour et accompagnent Vénus. L’originalité de l’œuvre consiste à représenter ce sujet classique, le nu féminin de façon noble mais aussi réelle. La chair, la beauté du corps donnent à cette œuvre une véritable sensualité.




Cranach cherche dans ce tableau à représenter non seulement les Trois Grâces mais aussi les trois vertus théologales de la religion chrétienne : la Foi, l’Espérance et la Charité. Si on regarde attentivement, on voit que les personnages ne sont pas complètement nus mais ils sont couverts d’un tissu transparent.
Au début de sa carrière Cranach accordait une grande importance aux paysages mais au fur et à mesure les fonds de ses tableaux deviennent plus sombres et unis. Les Trois Grâces peuvent être considérées comme un chef d’œuvre justement parce que le tableau est un aboutissement du changement du style de l’artiste. Le fond est sombre, uni, noir. Les Grâces sont sur un sol beige, avec des pierres, dessiné de façon simplifiée. Ce fond met en valeur les personnages. Leur corps clair montre un véritable contraste avec le fond et illuminent le tableau. 


Vénus et Cupidon (vers 1530)


Le tableau n’était pas connu avant 1932, c’est à dire, avant la publication du catalogue raisonné de Cranach par Friedländer et Rosenberg. L’œuvre était depuis cette époque propriété d’un collectionneur privé. Or, aujourd’hui, une chance est offerte au Louvre de conserver ce chef d’œuvre en territoire français.
Le musée expose déjà cinq tableaux de l’artiste et un de son atelier. Chaque tableau fait appartient à une période  différente de la carrière de Lucas Cranach, d’où l’importance considérable des Trois Grâces. Il est à espérer que le grand public aura rapidement la possibilité de venir admirer ces beautés qui allient à la fois raffinement et mystère.


Nadia