Interview avec un marchand de tableaux tiraillé entre Paris et Pékin…
Bonjour Monsieur GACHIS et merci de nous accorder une interview.
- Margaux : En tant qu’acteur du marché de l’art, comment analysez-vous le fait que dans le dernier rapport annuel d’ArtPrice sur les résultats de ventes aux enchères dans le monde, 180/500 des artistes les plus chers en 2010 soient chinois ?
Gachis : Oui, ce rapport fait froid dans le dos, on peut le dire !
Il n’y a pas de réponse simple à ce constat. Dans le marché, il y a deux positionnements de la part des acheteurs. D’abord, il y a eu et ça continue encore une bulle spéculative, qui gonfle qui gonfle… Et de l’autre, il y a un intérêt énorme pour la culture par les chinois du à leur ouverture au monde etc…
- M : Doit-on avoir peur de cette vague écrasante des chinois ou au contraire en profiter ?
G : Nous ne les arrêterons pas alors il vaut mieux pour nous être « ami » avec eux.
Plus sérieusement, il faut aller dans leur sens, s'ils ont soif de culture, alors nourrissons-les… Même si, ayant beaucoup voyagé en Chine je ne suis pas certain que ce soit eux qui doivent apprendre de nous mais plutôt l’inverse.
- M : Après 40 ans dans le marché de l’art, est ce que le sens du marché à changé ? Et comment ?
G : Le marché a considérablement changé, puisque aujourd’hui en un clic vous avez tous les résultats d’une vente qui vient de se dérouler à l’autre bout du monde.
La globalisation et internet ont complétement bouleversé le marché. Et tous les acteurs qui le compose ont totalement changé de méthode de travail ou ils ont été éliminé au fil du temps.
Le travail d’un marchand, d’un expert ou d’un galeriste ne sera jamais plus comme avant ces quelques décennies passées.
- M : Quelles doivent être les relations entre le marchand d’art et un artiste ?
G : Tout d’abord, les relations doivent toujours rester professionnelles ! C’est ma règle d’or !
Sinon l’objectivité du regard du marchand est totalement rompu !
Et, le marchand doit être un pilier pour l’artiste, il doit pouvoir compter sur lui comme soutien tout au long de sa carrière.
Mr Gachis à la Fondation Ullens (Beijing) |
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